Bernard

Maité Bernard

Et toujours en été

Le passage

« Et toujours en été », le titre, reprend un refrain d’une chanson de
Nino Ferer : « On dirait le Sud ». Et c’est bien d’un roman du sud qu’il
s’agit ici, sud de la France, sud de l’Amérique, l’Argentine. Le
cerisier en fleurs que l’on voit sur la couverture ouvre en fait le
récit. Thomas, sexagenaire, s’y cache pour éviter une descente de
police, dans sa maison près de Sete. On est en 2003. L’homme est réclamé
par l’Argentine pour sa participation à la guerilla des « montoneros »
dans ce pays au milieu des années 70, au temps de la dictature
militaire. Il est accusé de la mort de policiers. Thomas veut fuir à
Toulouse, s’y faire faire des faux papiers ; mais la police surveille le
coin. Partons à vélo, par le canal du midi, propose Ilona, sa fille
aînée. Et les voilà partis, le père et ses deux filles, le long du
fameux canal.

Le livre se présente en fait sous la double forme d’un récit, celui de
cette escapade et d’un journal intime, celui d’Ilona, justement.
Derrière cette double histoire, on retrouve l’itinéraire des parents
sous la dictature, la vie d’Ilona restée seule, l’enquête qu’elle mène
pour connaître les circonstances exactes de la mort de sa mère. Durant
ce cheminement, les filles redécouvrent leur père.

Un récit poignant, drôle, libre, alerte, présenté comme un premier
roman. En vérité l’auteur a déjà écrit « Fantômes » (Série noire) sur la
guerre d’Algérie, « Nimes-Santiago » sur la complicité entre militaires
français et dictatures sud américaines.



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