Lesbre

Chere brigande

L’auteure évoque, sous la forme d’une lettre, la vie de Marion du Faouet, son héroïne (18è siècle), sa sœur qu’elle tutoie par empathie, par complicité.
La bretonne Marion du Faouet est de l’époque – et de la trempe- d’un Cartouche, d’un Mandrin, ces rebelles et robins des bois qui prenaient aux riches et donnaient aux pauvres, dit-on.
A la tete d’une bande de voleurs, Marion rackettait les riches marchands lors de leur déplacement. Marion, c’est l’anti-Becassine, pauvre bretonne bêta et servile. C’est l’effrontée, celle qui porte la colère des fermiers en des temps de famine. Une femme qui use de toutes les ruses pour échapper à la misère, qui fait peur au « système » de l’époque, qui est donc une sorcière. Elle
fera de la prison, s’en échappera, sera pendue en effigie (pratique qui voulait qu’à défaut du coupable, on pendait une effigie, cad un portrait) puis attrapée et pendue pour de bon à Quimper en 1755 (à 38 ans) –alors qu’elle n’était coupable d’aucun crime de sang.
Ce court livre est plus qu’une bio, c’est l’occasion pour l’auteure de dialoguer avec Marion, d’établir des ponts avec d’autres femmes comme Olympe de Gouges, avec l’actualité.
Lesbre est une auteure prolixe, engagée, au style parfait, pur, classique. Elle écrit (du polar notamment) depuis une vingtaine d’années.

Sabine Wespieser



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