Stibbe

Les maîtres du printemps

Un court roman sur un crève-coeur : Florange ! Les aciéries de Florange. Comme quoi la littérature peut aborder aussi bien l’histoire des parents de Christine Angot que le destin des mettalurgistes de Moselle. Le titre est inspiré d’un poème de Pablo Neruda : « Nos ennemis peuvent couper toutes les fleurs mais ils ne seront jamais les maîtres du printemps. » Et l’éditeur, en 4 de couv, annonce : un texte magistral qui réjouira les lecteurs de Hugo, de Zola, de Vailland ou d’Aragon.

Comment raconter le drame de la fermeture du dernier haut-fourneau de Florange sous forme de roman ? Isabelle Stibbe, l’auteure, a choisi de se mettre dans la peau de trois personnages, Max, sculpteur parisien fameux à qui l’on vient de passer commande d’une œuvre monumentale (au Grand Palais) et qui choisit le thème de l’acier ; Pierre, metallo, d’origine espagnole, qui raconte son amour pour cet ogre qu’est un haut-fourneau, la vie sur le site et la lutte pour le sauver ; David, député -puis ministre-du PS, lucide et ingénu à la fois, qui veut y croire tout en étant lâché par les siens.

L’histoire se déploie en trois parties : chocs ; combats ; espoirs ; c’est à dire l’annonce de la fermeture ; la résistance qui s’organise ; et l’espoir d’une nationalisation (qui on le sait fera faux bond). Un triple regard sur le drame, le regard des uns sur les autres aussi. Une nostalgie de la fraternité.
Le précédent livre de Stibbe, « Bérénice 34/44 » ou la Comédie Française sous l’occupation, a remporté un certain succès.

Serge Safran éditeur



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