Heureux pays...

Les démêlés du commissaire Olafur Hauksson avec les ripoux de la banquise font furieusement penser à un nouveau polar d’Indridason, le pape du roman policier islandais. Mais ici, pourtant, pas de fiction : il s’agit d’un article récent du très sérieux « New York Times », intitulé « En Islande, on poursuit les banquiers ». Le papier détaille « une des enquêtes les plus approfondies au monde sur les banquiers ». On se souvient que le Parlement local avait nommé un procureur spécial chargé d’enquêter sur les responsables de la débâcle financière du pays en 2008 ; dans la foulée, il avait adopté une loi permettant un accès aisé aux informations confidentielles des banques. Notre commissaire Hauksson interroge donc les « banqsters » et la justice poursuit « les grands noms de la banque et de la finance ». Heureux pays : alors qu’ici ils font la loi, là-bas, ils risquent la taule, brocardés publiquement pour leur cupidité, vilipendés pour leur irresponsabilité. Un bémol cependant : l’article montre aussi que les enquêtes sont fort lentes, que nombre de margoulins passent entre les mailles du filet, que les peines sont assez légères et le bon peuple islandais commencerait même à perdre patience. Commentaire de notre commissaire : « Les gens doivent comprendre que ce n’est pas la révolution française ». Comment diable faut-il entendre ça ?

Gérard Streiff



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