25 janvier 2020

Mistigri

Loué soit le tribunal correctionnel de Paris le jour où, fin décembre, il condamna Didier Lombard et d’autres dirigeants de France Télécom à de la prison ferme pour harcèlement moral institutionnel ( ayant entraîné 19 suicides). Son arrêt, frémit Le Figaro, est « une véritable révolution juridique », rien que ça. Il consacre en effet l’existence d’un « harcèlement moral collectif ». C’est « la reconnaissance qu’une politique d’entreprise peut avoir des répercussions sur l’ensemble des salariés et pas uniquement sur des individus pris un par un » explique un juriste. Bref, les DRH, les patrons sont prévenus : une restructuration, au prétexte d’« adaptation à la concurrence », qui aurait un impact sur l’emploi (délocalisation, salaires modifiés, postes dévalués, santé mise en cause, dégradation des conditions de vie…) , qui provoquerait « de nombreux arrêts de travail, des notes internes, des mails agressifs » peut exposer ces gens à une condamnation ! Jusqu’ici, c’étaient les patrons qui stressaient par leur management de fer les salariés. Ceux-ci viennent de leur refiler le mistigri : c’est au tour des patrons d’être stressés !

Gérard Streiff


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