4 décembre 2017

Un dominant ordinaire

Selon la vulgate macroniste, tout un chacun, avec du travail et du mérite, peut demain devenir un premier de cordée. On vient d’en avoir encore un bel exemple avec André François-Poncet. Ce banquier « discret » (la discrétion est une qualité très prisée dans la banque) vient de prendre la tête du directoire de Wendel, empire qui va de l’acier à la finance. Arrivé là par son travail et son mérite ? Pas que. André François-Poncet a été formé à Saint Louis de Gonzague, le collège jésuite de Paris. Ses diplômes de HEC puis de Harvard en poche, il se retrouve membre du « Club des trente », petit clan de financiers de haut vol, lobby « strictement confidentiel » dit le site qui lui est consacré. C’est vrai que André François-Poncet a pour maman Marian Sachs, de la famille Goldman Sachs, et pour oncle Jean François-Poncet, ancien ministre des affaires étrangères, lequel, mais c’est un détail, a épousé Marie Thérèse de Mitry, fille de Marguerite de Wendel. Bref, pas vraiment sorti des quartiers le bonhomme.Il a plutôt le profil type du dominant ordinaire, cette minuscule classe qui tient les manettes et dont le seul mérite finalement est de se reproduire.

Gerard streiff


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