Mort aux droits

Les libéraux ne lâchent jamais le morceau. A peine ont-ils marqué un point, sur la question de la dette par exemple, qu’ils se remettent en chasse, histoire de grignoter encore l’espace progressiste. Ils ne manquent pas de snipers qui testent de nouveaux thèmes. La « philosophe » Chantal Delsol, dans Le Figaro, intitule sa dernière contribution, « L’imposture de l’Etat-providence ». Elle ne se contente pas de ressortir le laïus bien rodé sur le déficit mais elle prétend que l’idée même de droits est une erreur. « Les gouvernements confèrent des droits dont ils connaissent le caractère temporaire mais ils les donnent pour essentiels : c’est une supercherie honteuse. » Le droit à la retraite, à l’emploi, etc sont autant de « vaines illusions ». Son papier est un plaidoyer contre l’entreprise de développement social et humain, contre le travail de civilisation pour employer un grand mot. C’est l’hymne libéral à la vie à court terme, à l’instantané, l’immédiat. Delsol flingue tout ce qui dure, la loi par exemple. Elle peste contre ceux qui « serinent à un peuple à longueur de décennies qu’il a un droit naturel sur tout ce que la bonne fortune lui a acquis » et qui « laissent le citoyen se persuader qu’il vit avec les biens essentiels à un simple humain. » Notre « philosophe » prévoit que très bientôt les Français vont devoir se taper une cure ... à la grecque. Las : « Allez parler d’austérité » à un citoyen gavé de droits. « Mais il fera la révolution ! »se dépite-t-elle.

Gérard Streiff



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