Coût du K., suite

Le débat lancé il y a quelques mois à gauche, par les communistes, le Front de gauche, la CGT notamment, sur le coût du capital est en train de faire son petit bonhomme de chemin. Certes, face au tintamare de la pensée unique avec son « c’est-la-faute-au-cout-du-travail », c’est encore une petite musique, mais les choses avancent. Les chercheurs du laboratoire Clersé de l’Université de Lille montrent par exemple que les dividendes versés aux actionnaires sont éxagérément élevés. « La partie qui est en train de se jouer depuis une trentaine d’années pourrait s’appeler la revanche de la propriété sur l’entreprise ou la revanche de la rente sur l’activité ». L’Insee confirme à sa manière, indiquant que les dividendes représentent aujourd’hui plus de 8 % de la valeur ajoutée, 82 milliards, contre 3 % dans les années 80. Un ministre fait publiquement état « de la question du coût du capital ». Et Le Figaro, journal très porté sur le « capital » en question, commence à s’alarmer : il consacre cette semaine toute une page à cet enjeu, intitulée « Les actionnaires sont-ils trop payés en France ? » avec force croquis, graphiques et autres statistiques. Embarrassé, le canard reconnaît : « Les grandes entreprises ont reversé à leurs actionnaires 82 % de leur résultat net 2013 ! Le chiffre peut paraître énorme... » On ne lui fait pas dire ! Ajoutons que le chapo de l’article avoue : « Le débat sur le coût du capital rebondit ? » Et ce n’est qu’un début...

Gérard Streiff



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