11 juillet 2011

Tes chiffres et les miens

Ce qui est bien à l’UMP, c’est que chaque nouveau patron fait subir les pires avanies à son prédécesseur. C’est toujours le même propos : l’ancien était nul et ses chiffres d’adhérents bidon ; il était temps que ça change et que le nouveau recrute, enfin. C’est encore cette petite musique que le frétillant Copé vient de jouer, fin juin, sur dos du placide Bertrand. Avec lui, c’était la cata, avec moi, ça se redresse, a dit le premier. Ce qui a provoqué cette phrase d’anthologie du dernier : « Tu fais ce que tu veux avec tes chiffres mais ne mens pas sur les miens. » En clair, Xavier Bertrand revendique 181 000 adhérents en juin 2010 quand il passe le pompon à Jean-François Copé. Mais ce dernier prétend qu’il n’a hérité que de 155 000 cartes. Nuance. C’est vrai que Bertrand avait déjà fait le coup à Dévidjian un an plus tôt. L’UMP de 2007 assurait rassembler 350 000 militants. Bertrand n’en a vu en 2009 que 230 000. Pas rancunier pour un sou, Patrick Devedjian vient de glisser au JDD (Journal du dimanche, le 26 juin) : « Début 2011, il ne restait que 130 000 membres à l’UMP ». Alors ? 350 000 ? 230 000 ? 181 000 ? 155 000 ? 130 000 ? on s’y perd un peu ; ça commence à devenir compliqué, leur affaire. Ils doivent avoir une trésorerie très élastique pour jouer ainsi au yoyo. Un solution : ne plus donner de chiffres mais une fourchette, du genre : à l’UMP, on est entre 130 000 et 350 000. Mais même cette fourchette serait sans doute bidonnée.

Gérard Streiff


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