16 mai 2011

Forte attente

Suite à un récent sondage CSA – La Croix, « La politique fait-elle encore rêver ? », on a eu droit à une avalanche de commentaires sur le thème : les Français n’y croient plus ; le rêve est mort ; les concitoyens ont bien compris qu’avec la mondialisation, il fallait être réaliste, modeste, en rabattre, s’accommoder, etc. Le néo-lepenien de service du Figaro, Ivan Rioufol, jubile : « Les électeurs de croient plus au grand soir, ils n’ont plus confiance. » En fait tout ce bavardage vise un même but, discréditer le politique, entretenir le pessimisme, la soumission voire le désespoir ; et c’est tout particulièrement les couches populaires qui sont visés ici ; si l’on voulait qu’elles restent à la maison en 2012, qu’elles se désintéressent de la présidentielle, qu’elles laissent le match se jouer sans elles, on ne s’y prendrait pas autrement. Et pourtant l’enquête du CSA peut se lire d’une autre façon. D’abord les gens sont assez lucides sur les liens d’intérêts entre des politiques et le pouvoir économique ; ils notent avec raison que les citoyens comme eux ne sont pas écoutés. Ensuite, cette opinion « mise toujours sur la politique pour améliorer la vie des gens » constate La Croix. La politique apparaît toujours comme le meilleur moyen d’améliorer le quotidien. On continue d’attendre beaucoup des responsables nationaux comme « leviers capables de faciliter la vie des gens » Bref, contrairement à la petit musique fataliste dont on nous bassine, il y a bien une attente forte à l’égard de la politique.

Gérard Streiff


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