22 décembre 2011

Cumulard

Bel exemple de la « nomenklatura » libérale au pouvoir, Alain Minc vient d’être nommé président du conseil d’administration des autoroutes du nord et de l’est de la France, le groupe Sanef, privatisé en 2006, 2000 kilomètres d’autoroutes, 3600 salariés, 1,5 milliards de revenus. Sanef est au coeur d’un réseau d’actionnaires où on trouve la CNP, Predica, Axa, les frères Peugeot, etc. Grand copain de Sarkozy, Minc est emblématique – jusqu’à la caricature – d’une toute petite caste abonnée aux conseils d’administration des grands groupes capitalistes européens. « Homme d’influence au puissant réseau » écrit un chroniqueur économique du Figaro qui sait de quoi il parle, Minc a dirigé les finances de St Gobain, le holding Cerus de l’italien de Benedetti et présidé jusqu’en 2008 le conseil de surveillance du journal Le Monde. Sanef est aujourd’hui contrôlé par le groupe espagnol de services Albertis ; ça tombe bien car Minc a « des connexions étroites avec les réseaux espagnols » puisqu’il siège en effet au conseil de la banque catalane Caixabank et à la direction du groupe de médias Prisa qui édite El Pais. « L’économiste-essayiste-stratège d’AM conseil » est donc un de ces cumulards qui à la fois profite très directement de la machinerie capitaliste et alimente en permanence la boîte à idées libérales, destinée notamment à justifier cette machinerie et son système de domination.

Gérard Streiff


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