Peur bleue

Les patrons se font une peur bleue avec l’affaire Ghosn. Il suffit de lire les pages saumon du Figaro, qui détaillent les aventures de l’ancien PDG de Renault-Nissan – lequel retourne à la case prison- pour mesurer à la fois l’empathie des possédants avec l’un des leurs pris la main dans le sac et la crainte qu’une telle « mésaventure » ne leur arrive. Les dernières charges retenues contre Ghosn ( argent planqué à Oman pour financer via une société bidon libanaise un yacht pour sa petite famille), venant s’ajouter à bien d’autres turpitudes, montrent une nouvelle fois le fonctionnement arbitraire de ces petits tyrans capitalistes qui prétendent piloter le monde.
Tous ( voir les leaders du CAC 40 ) vivent dans un sentiment d’impunité, tous s’entourent de cour à leur dévotion, tous pressentent la fragilité de leur pouvoir, et doivent se répéter cette sentence attribuée à la mère de Napoléon : Pourvu que ça dure...
Ghosn, qui il y a trois mois encore, était attendu partout comme le messie, « que les chefs d’État voulaient voir dans chaque pays où son avion se posait » (dixit un haut cadre de l’entreprise), lui qui régnait sur 450 000 salariés, Ghosn est à l’image de ce système capitaliste tout à la fois spectaculaire et vermoulu,
un système condamné

gerard streiff



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