27 février 2012

Les chiens sont lâchés

La droite a les syndicats dans le collimateur. C’est pas vraiment un scoop mais ce qui est nouveau, c’est le ton utilisé et l’envie, ouvertement exprimée, de casser les organisations de salariés. Sarkozy a donné le la avec ses sorties, très droite extrême, contre les « intermédiaires ». Depuis, les chiens sont lâchés. On publie « le fameux rapport Perruchot ». On se pâme, du côté du Fouquet’s, devant le film « La Dame de fer » et cette Thatcher, qui en avait, elle ! On titre des papiers, comme le JDD, sur les « Syndicats irresponsables ». Le chef de meute, le petit marquis de Kerdriel, chroniqueur économique du Figaro, sort la grosse artillerie : les syndicats se justifiaient peut-être « à l’époque de Germinal » mais aujourd’hui, ce sont des « nuisibles », des « immoraux », et le pseudo dialogue social n’est que source « d’immobilisme, de blocages, de surcoûts ». Ce qu’il faut flinguer, écrit-il, c’est « ce sacro-saint paritarisme à la française érigé en modèle depuis 1946 ». Sans doute est-ce la nostalgie figaresque des années vert-de-gris (et son corporatisme mené à coups de trique) qui titille ce pauvre de Kerdrel ? Le bonhomme termine ainsi son billet : tout le monde en France aujourd’hui a compris qu’il fallait s’adapter « à l’exception de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis ». On prendra ça pour un compliment.

Gérard Streiff


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