20 mars 2013

Parlez vous le Moscovici ?

Avez-vous eu la curiosité de lire un discours de notre ministre de l’Economie et des Finances, pas ces petites phrases diffusées un peu partout mais un texte non traduit, version originale ? C’est tout à fait étonnant. Un exemple : son topo du 19 mars dernier devant les pontes de l’OCDE, venus le complimenter pour sa ligne libérale-libérale. Le vocabulaire de base est un charabia très sciences-po, quand il parle par exemple de « sa détermination à accroître le potentiel de croissance de l’économie dans la justice et le dialogue ». C’est tout simplement laid mais ça reste encore compréhensible. Même chose quand il ergote sur les retraites : « (C’est) un axe sur lequel il nous faut encore progresser ». On sent la manoeuvre mais au moins on saisit les mots. Par contre, quand il annonce qu’il faut « laisser jouer les stabilisateurs automatiques en cette période de croissance faible » ou qu’il assure que (son projet de loi) « devrait contribuer à réduire la probabilité d’occurrence et l’impact d’une crise systémique », là, c’est presque du chinois. Du techno pur jus. Du sabir pour jet-set. Et il peut encore mieux faire, notre ministre : quand il parle des jeunes précaires « qui ne sont ni à l’école, ni en formation ni en emploi », il ajoute aussitôt ( texto !) cette explication :« acronyme « NEET » en anglais : Not in Education, Employment or Training ». On se dit alors que non content d’appliquer la politique du maître, il parle la langue du maître.

Gérard Streiff


Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire