25 mai 2012

Gang d’agioteurs

La banque américaine JPMorgan Chase&Co est le symbole parfait de ce que les Indignés, entre autres, appellent les « banksters ». La plus grande banque des Etats-Unis – et du monde - est un gang d’agioteurs, de traficoteurs, de tripoteurs. Le 10 mai dernier, par exemple, on apprenait que cette Institution avait perdu plus de deux milliards de dollars dans une de ses multiples spéculations, menée en fait par son agence de Londres. Cinq jours plus tard avait lieu, en Floride, l’assemblée générale des actionnaires. On allait voir ce qu’on allait voir, la démocratie actionnariale allait briller de mille feux. On n’a rien vu du tout. Tous ces beaufs d’actionnaires se sont couchés devant le veau d’or et le patron de Morgan, Jamie Dimon, dit « le roi de Wall Street », est sorti indemne de la réunion qui n’a duré que cinquante minutes. Deux milliards de dollars envolés dans une opération de trading et tout le monde s’en fout. Mieux : la direction de Morgan a été reconduite par 91% des votants et le cours de la banque est à la hausse. Plus jésuite que jamais, Obama a dit, dans la foulée que « Morgan est une des banques les mieux gérées » et son boss « un des banquiers les plus intelligents que nous avons ». Devant de telles infos, on se dit que la moralisation du capitalisme, dada de tous nos sociaux-libéraux, avance décidément à grand pas. Ça rassure.

Gerard Streiff


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