Le respect, ça se perd

Marion Fesneau-Castaing est diplomate. Française. Plus exactement elle est attachée humanitaire du consulat général à Jérusalem. Le 20 septembre dernier, elle se rend avec un convoi de l’ONU et un camion chargé de matériel humanitaire en territoire palestinien, sur le site d’un campement bédouin démoli peu auparavant. Le convoi est bloqué par la soldatesque israélienne, échange de coups avec les bédouins présents, placage au sol, menaces des militaires, etc. « Un militaire extrait sans ménagement la diplomate du véhicule » : c’est le correspondant sur place du Figaro qui l’écrit. On voit la scène d’ici. La diplomate a un geste d’autodéfense envers le spadassin. Scandale à Tel Aviv. Le nom, l’adresse, la messagerie de la diplomate sont livrées en place publique. Le Consulat doit cacher son agent et sa famille. Paris est informé. Que va-t-il se passer ?Le troufion va-t-il se faire remonter les bretelles ? L’armée a-t-elle présenté des excuses à la diplomate ?Le reître a-t-il compris qu’on ne secoue pas un diplomate comme n’importe quel pékin palestinien ? Vous n’y êtes pas. Fesneau-Castaing est virée. Avec l’accord de Paris. Officiellement mutée par le Quai d’Orsay. On se souvient d’un Président qui faisait le coup de poings à Jérusalem lors d’une visite officielle pour tenir les pandores à distance. Ça ne manquait pas de panache. Aujourd’hui, c’est le troupier qui fait la loi. Y a pas à dire, le respect, ça se perd.

Gérard Streiff



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