28 août 2013

Des discours qui paient

Sarkozy, Copé, Fillon, Raffarin, Bertrand, Chatel, Ferry, Breton, les responsables politiques de droite courent aujourd’hui le cachet, et le monde, en tchatchant devant des parterres cossus, aréopage de financiers, de banquiers, d’investisseurs ou simplement de mondains. Leur business de conférencier rapporte gros. Si Novelli dit « tout prendre à partir de 4000 euros », Copé demande 30 000 et Sarkozy 100 000. « S’il a pu être gêné que l’on sache qu’il se fait payer plus de 100 000 euros la conférence, il est ravi de montrer qu’il le vaut bien » dit Bruno Faure de l’agence Parole d’experts. La mode, chez nous, a été lancée par des anciens du gouvernement Jospin comme Védrine, Kouchner, Allègre. Elle nous vient d’Amérique où Kissinger fut précurseur. Côté tarifs, Clinton enterre tout le monde ; on dit que cette activité lui aurait rapporté depuis dix ans plus de 75 millions de dollars. Des moeurs de crapules qui se banalisent et un vaste marché d’illusions, car enfin, soit dit entre nous, où est l’expertise d’un Sarkozy ? Une sacralisation du fric qui installe aussi dans l’opinion le discrédit massif de la politique.

Gérard Streiff


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