5 septembre 2015

Il bouge encore

Stéphane Courtois bouge encore. L’imprécateur anticommuniste du siècle dernier continue de loin en loin d’invectiver tout ce qui est rouge. Son message est simple : il faut criminaliser le communisme, il faut l’interdire. Les cocos au pilori, c’est sa raison d’être. Sûr que le bonhomme ira prendre sa retraite en Ukraine, du côté de Kiev, où le PC vient d’être mis hors-la-loi. Il se sentira un peu chez lui. Or notre ex-maoïste devenu chasseur de collectivistes, notre obsédé anti-partageux, cet « historien » qui fit sa carrière sur cette lubie, sa haine des « bolchos », est grognon. L’air du temps européen va plutôt dans son sens mais ça ne lui suffit pas. Dans le Figaro, cet été (le 22 août), il se félicitait des législations anticommunistes adoptées ici ou là en Europe mais pourtant regrettait, je cite, « la persistance à l’Est et à l’Ouest de forces communistes, néocommunistes et post-communistes » qui refuseraient « tout examen critique de leur mémoire ». Et, évoquant deux grandes enquêtes d’opinion européennes auprès de la jeunesse, il s’agaçait d’ y « percevoir la trace de la glorieuse mémoire communiste ». Texto. Le genre de phrases qu’on peut relire avec gourmandise, même (ou surtout) signées par Courtois.

Gérard Streiff


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