Fragilité

S’il fallait retenir un sondage de cet été, on opterait pour l’enquête Odoxa/Le Parisien publiée dans ce quotidien en juillet. On était en pleine crise grecque, référendum, renégociations, dramatisation à outrance. Et l’on posait aux sondés cette question : « Les politiques d’austérité sont-elles le seul moyen pour que l’Europe sorte de la crise économique ou existe-t-il d’autres solutions ? ». Réponse : pour 75 % des personnes interrogées, « il existe d’autres solutions ». Le pourcentage grimpait à 82 % des sondés de gauche et tout de même à 65 % des sondés de droite. Bref, seul un Français sur quatre pense que l’austérité est une voie nécessaire. Quand on songe à la colossale et quotidienne pression idéologique exercée sur nos concitoyens sur le thème de l’austérité fatale, ce résultat est tout à fait remarquable. Il témoigne de l’extrême fragilité du soutien accordée à la politique, et à la rgétorique, de Hollande / Sapin / Macron. Dans le même temps, et pour la même enquête, 67 % des personnes interrogées s’opposent à une sortie de la France de la zone euro. Ce qui autorise Céline Bracq, directrice de l’institut Odoxa, à dire : « Cette crise confirme bel et bien le rejet des Français du fonctionnement actuel des institutions européennes, mais elle ne dément pas leur volonté de trouver des solutions à l’intérieur de l’Euope. »

Gérard Streiff



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