Saillies

Où va se nicher la maniaquerie libérale ? Au lendemain du prix de l’Arc-de-Triomphe, pardon du prix Le Qatar-L’Arc-de-triomphe, puisque c’est ainsi que celà s’appelle désormais, Le Figaro notait que le vainqueur était un certain Found, animal dressé par un entraineur irlandais. Bien et alors ? direz-vous . Le quotidien des salles d’attente poursuit : « L‘Irlande est un pays dont le climat fiscal a toujours été propice à l’élevage ». Et si vous n’avez toujours pas compris, l’éditorialiste, un certain Charles Gautier, précise, manifestement admiratif : « L’Irlande a décidé en 1969 de ne plus taxer les saillies. » Et voilà ! Nous, Français, taxons tout, même les saillies, apparemment, d’où nos mécomptes. Alors qu’en Irlande, la saillie est gratuite. Pourquoi donc s’étonner que « les propriétaires des meilleurs juments, ainsi que leurs entraineurs, rejoignent cet eldorado fiscal du cheval ». Le journaliste a du se rendre compte que son argument était limite, car il concède, in fine : »Un avantage fiscal n’a certes jamais dopé un cheval ! ». Précision utile en effet. Les paradis fiscaux pour les saillies, voici un chapitre que les frères Bocquet pourront ajouter au chapitre Irlande (déjà bien fourni) de leur fameux opus « Sans domicile fisc ».

Gérard Streiff



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