Congrès9

Statuts
Un texte plus clair, des débats vifs

Isabelle De Almeida a présenté un projet de modification des statuts, qui sera soumis à la discussion des communistes jusqu’au congrès, statuts qui « ne seront applicables qu’après la clôture du 36è congrès » précise-t-elle . Le rôle des statuts, c’est fixer des règles de vie « sur un temps long ; il ne s’agit donc pas d’énoncer des orientations politiques, ni d’inscrire des objectifs politiques ni de penser que toutes les pratiques politiques que nous initions devraient y être régentées. » Bref, à ne pas confondre avec le texte de la base commune qui, lui, évalue, « fixe des ambitions et des objectifs ». Il faut donc éviter l’écueil qui consisterait « à ne pas débattre réellement de la base commune et à mal débattre des statuts. » Le mandat de la Commission des statuts était de « garder le socle et l’architecture des statuts actuels, préciser des règles concrètes, actualiser et clarifier ; permettre une meilleure articulation souveraineté de l’adhérent/souveraineté collective, une plus grande cohérence nationale, une meilleure efficacité militante. » Un texte de nouveaux statuts avec les amendements acceptés a donc été distribué aux membres du CN et commenté par la rapporteuse. Le Préambule est réactualisé ( caractère européen et international, nécessité de la démarche de rassemblement...). Au Chapitre 1, « des précisions ont été apportées pour clarifier », sur l’activité de proximité (article 4 ), sur les responsabilités des instance du parti.
Le Chapitre 2 : les droits des adhérents précise le processus de l’adhésion, l’exercice de la souveraineté et de l’activité des adhérents vivant à l’étranger, le mécanisme de consultation et de vote, le respect des décisions prises. Est proposée une modification du conseil National : « Il serait composé des membres élus à parité par le Congrès et par les secrétaires départementaux. » Des précisions sont apportées sur le rôle des secrétaires de section, départementaux et national. Au Chapitre 3 ( le congrès ), sont modifiés les articles 11 et 12 avec « l’ objectif de donner une plus grande crédibilité à l’élaboration de la base commune et à celle de la direction nationale ; des critères plus précis ont été apportés pour que les textes, les directions soient plus représentatifs. » Le Chapitre 4 traite des ressources financières du parti : « le secteur finances a proposé des modifications que la commission a acceptées : il s’agit soit de se mettre en conformité avec la législation existante, de tenir compte des réalités financières notamment sur la répartition des
cotisations, de renforcer les lieux et les rôles des trésoriers pour mener les batailles financières. » En gros, dans la répartition, on passe d’un système des quatre quarts à celui de trois parts, le national, le fédéral, la section. Chapitre 5 : les modifications portent sur le processus d’élaboration et de validation des candidatures « afin de répondre à la préoccupation de cohérence nationale. » Chapitre 7 : des modifications sont faites pour que la commission des conflits ait un rôle de médiateur « et en même temps pour lui donner un rôle décisionnel plus important ». Est introduite « la possibilité de suspension des droits en cas de non respect des décisions majoritaires. »

L’enjeu de la parité

Un long débat a suivi. Certains se félicitent de la clarification apportée aux statuts. « Si on avait eu un tel texte plus tôt, bien des problèmes auraient été évités » dit un participant. D’autres critiquent un « retour du centralisme », plaident pour les textes alternatifs et la « diversité ». La question de l’activité communiste à l’entreprise est évoquée ; la discussion confirme qu’il ne s’agit pas d’affaiblir cette activité mais de retirer des statuts ce qui n’a pas lieu d’être, qui est de l’ordre d’engagements stratégiques et de débat d’orientation. L’expression « lieux de travail » est toutefois ajoutée dans la phrase :« Le développement de cette activité de proximité, notamment des cellules, est de la responsabilité de toutes les instances ». Puis un débat très vif intervient à propos de la nouvelle composition du Conseil National. Le nouveau texte propose :« Le Conseil national est composé des membres élus à parité par le congrès (…) et des secrétaires départementaux. »
Ici se téléscopent deux enjeux qui, pour nombre d’intervenants, ont paru contradictoires. Il y a d’un côté la volonté (elle émanait de la commission des candidatures) de mieux reconnaitre le rôle des secrétaires départementaux dans l’élaboration et la mise en oeuvre de la politique nationale du Parti en les intégrant au CN. Mais, de fait, la formulation de la proposition allait à l’encontre d’un principe paritaire, qui est déjà inscrit dans les statuts. Il y a en effet aujourd’hui 21 femmes sur 95 secrétaires départementaux. Plusieurs intervenants ( Marie-George Buffet, Nicole Borvo, Brigitte Gonthier-Maurin, Brigitte Dionnet, Gérald Briant notamment) ont rappelé qu’en matière de droits des femmes et de parité, il y a de la régression dans l’air, que ce serait un « signal désastreux envoyé par le PCF sur la parité » que d’adopter cette formulation, que la parité est une bataille et qu’il faut imposer ce principe.
D’autres mettent l’accent sur le fait que ces dernières années, il y a eu un problème de mise en oeuvre de la politique décidée par le parti, de cohérence, et que la présence des premiers secrétaires au CN serait un bout de la solution (Jacques Chabalier, Michel Laurent, Aymeric Seassau notamment). Dans sa sagesse, le président de séance ( Alain Obadia) proposa de « ne pas passer au forceps sur des questions aussi importantes » et de « réserver cette question » de la re-composition du CN, de la placer pour l’instant hors-texte, de la mettre en débat dans le parti et de permettre, du même coup, à la discussion sur le féminisme de se développer pleinement dans la perspective du congrès. L’assemblée accepta cette proposition. On débattit encore des textes alternatifs, de la nouvelle répartition des finances. Puis le texte (qui sera soumis aux militants, ainsi que tout le matériel préparatoire) a été adopté ( compte tenu de la réserve sur la question de la composition du CN) par 65 pour, 17 contre et 13 abstentions.
G.S.



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