Front de gauche

Donner au Front de gauche les moyens de se déployer
Une assemblée générale du Front de Gauche s’est tenue le 7 décembre à Paris. Entretien avec Marie-Pierre Vieu, membre de l’Exécutif du PCF, responsable du secteur Développement du Front de gauche, sur l’ordre du jour de cette réunion, la nature des débats et les suites.
Pourquoi cette A.G. de dimanche ?
Après la réunion de septembre dernier, il s’agissait de faire vivre la relance du Front de gauche. L’ambition, c’était de redéployer l’activité des fronts thématiques, du front des luttes et également des assemblées citoyennes. Certes, cette réunion de dimanche a été un peu précipitée, on n’a pas pu en amont parfaitement la préparer, si bien qu’on n’a pas tout à fait obtenu l’efficacité qu’on voulait atteindre de ce point de vue. Ceci étant, il y a eu de bonnes interventions sur les fronts thématiques depuis 2012, sur les thèmes qui sont attractifs ( économie sociale et solidaire, antiracisme, agriculture, culture...), une forte intervention aussi sur le front des luttes, notamment la bataille qui se mène autour du travail du dimanche.
Quel était l’ordre du jour de l’A.G. ?
Un triple ordre du jour : le combat anti-austérité, les Assises pour la transformation sociale et écologique – c’est du moins l’appelation à l’heure actuelle-, et les départementales de mars 2015. La poursuite du combat anti austérité se structure dans des collectifs très larges ; c’est le prolongement du collectif trois A dont le Front de gauche est partie prenante. On a pris acte de ce qui s’est fait le 15 novembre notamment ; mais on voit aussi les limites actuelles du mouvement social ; les récentes élections professionnelles montrent l’état réel du mouvement, ses difficultés pour se déployer. On a repris cette question, on a regardé comment le Front de gauche pouvait être plus efficace sur ce combat-là.
Et la question des Assises ?
Ce fut en effet le deuxième moment de notre réunion. Les Assises, c’est l’idée d’un carrefour de toutes les forces sociales, culturelles, politiques qui ne se retrouvent pas dans la politique menée par le gouvernement et qui cherchent l’alternative à gauche. Ces Assises sont portées à l’initiative du Front de gauche mais elles ont vocation à être co-organisées et cherchent à rayonner de manière beaucoup plus large. Une première réunion exploratoire s’est tenue à ce sujet le 25 novembre pour voir qui pourraient être interessés, en terme d’orgas ; étaient déjà présents Europe Ecologie Les Verts, ?, la CGT Finance, la FSU en tant qu’observatrice, ATTAC, Copernic, une série de militants du secteur associatif, des personnalités plus estamplillées PS. Il s’agit pour nous, maintenant, de concevoir le processus des assises, qui débuteraient en janvier, il est question du 24 janvier ; ce processus irait jusqu’à la mi-2015. L’objectif premier serait de se redonner les moyens d’un échange, de recherches de convergences, de travailler à une alternative sur le terrain des luttes, de peser dans le débat d’idées, et en même temps de commencer à ouvrir des perspectives d’ordre programmatique, de s’opposer à l’orientation gouvernementale, d’être majoritaires demain pour pouvoir faire avancer différemment la société. Et on veut faire cela dans des formes nouvelles : le pari de ces assises, c’est faire en sorte que tout le monde soit à égalité et en même temps que tout le monde soit indépendant. Il y a eu une rencontre le 25 novembre ; on s’est revu en comité restreint mercredi dernier, le 3 décembre, pour travailler l’amorce d’un petit appel. On se retrouve le 10 pour voir si cela agrée à tout le monde et l’idée serait, je reste au conditionnel tant que cela n’est pas acté par tout le monde, un lancement le 24 janvier sous la forme de 10 rencontres. On veut ancrer ce processus dans une pratique citoyenne, on veut que cela se déploie en bas, dans le rassemblement le plus large, sous une forme décentralisée.
Et vous avez aussi parlé des départementales.
En effet, c’était le troisième point, les cantonales. Un texte commun du Front de gauche est en voie d’élaboration ; il y est question de candidatures de rassemblement, qui se positionnent clairement contre l’austérité, contre la réforme des collectivités, pour établir des politiques progressistes à l’échelle des départements. On veut valoriser le rôle du Front de gauche, ne pas retomber dans ce qui s’est passé lors des municipales, aller vers la construction de candidatures citoyennes, les plus larges. Il est question d’un label qui serait porté par les candidats du Front de gauche au sens le plus large, parfois des candidats Front de gauche Citoyens ou Europe écologie.
Pour terminer, je dirai que le ton des débats était apaisé, on n’est plus dans la suspicion, entre gens qui doivent se rabibocher, mais on est sur une pente où il ne suffit plus de dire qu’il faut que le Front de gauche existe, il faut lui donner les moyens de se déployer. De tous ces échanges, ce qui va être très marquant, ce sont les Assises. Si on les réussit, cela augure d’un rassemblement qui nous mènera jusqu’à la présidentielle.
Propos recueillis par Gérard Streiff



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