La question numéro un

La droite est fâchée avec le pouvoir d’achat. Le 19 novembre dernier, Marine Le Pen présentait son projet pour la présidentielle, un topo d’une heure sur le peuple ceci, le peuple cela mais rien sur les salaires, le Smic, le pouvoir d’achat , nada, néant. Trois jours plus tard, c’est au tour de Jean-François Copé d’annoncer, à Lambersat, les principales propositions économiques et sociales de l’UMP pour 2012. Rebelotte : il entame le grand air des charges sociales ceci et des charges sociales cela mais rien sur le pouvoir d’achat. Zéro. Au point que même Le Figaro en est (un peu) gêné dans son commentaire : « Ce catalogue laisse beaucoup de points dans l’ombre. Le projet fait l’impasse sur la question du pouvoir d’achat. » Bref, à droite, c’est : touche pas au fric ! Le problème, c’est que cette « désinvolture » est en totale rupture avec l’état de l’opinion. Enquête après enquête, les sondés le répètent : la question numéro un pour eux est le pouvoir d’achat. La dernière étude sur le sujet vient de tomber (Le Monde, 23 novembre) ; elle a été menée par le Cevipof, sur un échantillon de 6000 sondés, chiffre tout à fait exceptionnel pour un sondage. A la question : « Quelle est, pour vous, la principale préoccupation ? », 55% répondent le pouvoir d’achat, 34% les retraites, 33% les impôts...et 7% les déficits publics !

Gérard Streiff



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