Débats/congrès/5

Congrès/Contributions
Aller vers les gens

Ça soutient, ça râle, ça propose, ça conteste : on trouve toutes les nuances de rouge dans les contributions ( voir le site).
Gabriel Gau (75) regrette « le caractère illisible et tiède du texte sur le projet qui nous est proposé par le CN ». Il y a en Europe, écrit-il, une « dynamique de nouvelles forces de gauche conquérante » qui s’appuie sur « des innovations théoriques, stratégiques et organisationnelles ». Ce qui ne serait pas le cas du PCF « qui peine à se métamorphoser » et « s’apparente de plus en plus à un projet social-démocrate plus social que celui du PS ». Alors que le Front de gauche est « un repère politique identifié ». Quant à une primaire « de toute la gauche », elle consacrerait « les idées actuellement dominantes qui sont celles du renoncement ».
Alain Depoilly (94) trouve que « le temps du commun » est un « beau titre et un beau texte » : le problème, c’est « ce qu’il ne contient pas ». Il énumère « les débats qui ne sont pas ouverts dans ce texte ». Sur « l’échec du Front de gauche », sur « l’élection présidentielle », sur « l’Europe », sur « l’organisation du parti ». Il regrette le soutien du parti à « Tsipra », estime que « la question de la sortie partielle ou totale de l’Europe doit être posée » ; il observe que des proches de Mélenchon auraient acquis « la propriété intellectuelle et le logo du Front de gauche » et ainsi le débat « sur la poursuite ou non du FG » ne se poserait plus.
Alain Bache (40) appelle à être « lucides, humbles, réalistes pour être plus et mieux révolutionnaires ». Il estime qu’il faut « parler aux gens à partir de ce qu’ils vivent, de leur vécu » ; or les communistes seraient « loin de leur réalité, de leur quotidien ». Sur l’Europe, sur l’immigration par exemple. « Quand nous parlons d’Europe, ne faudrait-il pas dire que de cette Europe là, nous n’en voulons pas ? Ne faudrait-il pas parler plus fort et différemment de la Nation française ? »
Pour la présidentielle, il dit « ne rêver que d’une candidature communiste » mais mesure que ce serait « compliqué » et « illusoire ». « Alors oui à une primaire autour d’un projet ou programme commun, incarné par un ou une candidat-e à la présidentielle et 577 candidatures aux législatives ».
Pour Max Grau (95), « nous sommes dans une situation politique porteuse de tous les dangers ». Comment « reprendre la main ? » En tout cas, pour lui, « il n’y aura pas de transformation possible avec un PS dominant ». Pour 2017, il faut « un candidat crédible, légitime, connu et reconnu.(…) Cette candidature existe, c’est celle de Jean-Luc Melenchon.(…) Comment peut-on agonir quelqu’un pour lequel nous avons tous milité il y a cinq ans ». Aller à la primaire « serait ressenti comme anti-Melenchon » et on porterait la responsabilité de la division.

Non au casting-cauchemar

Alain Crocq (13) juge que les communistes « sont devenus complètement inaudibles ». Etre clairs, crédibles, audibles, c’est « rompre avec l’appareil socialiste », cesser « définitivement toute alliance » avec le PS. « On ne s’allie pas avec un adversaire ». Tournons-nous plutôt, écrit-il, vers les anticapitalistes « et vers la société civile et tous ceux qui luttent contre l’austérité et pour plus de justice et de partage pour élaborer un programme qui corresponde réellement aux aspirations de la population ».
Michel Pirrotina (13) intitule sa contribution : « Quelle issue au cauchemar des présidentielles ? » « Face à une montée du mouvement social et populaire, en construction, qui porte des questions fortes de société et d’avenir », il pointe « une caste politique médiatique qui nous présente un seul scénario, celui du désespoir ». Un casting-cauchemar déjà expérimenté dans deux régions laboratoires, PACA et Nord-Pas de Calais : « Ce scénario peut se reproduire à l’échelle nationale.(…) Est-ce cela que nous souhaitons ? » Il ajoute : « Il n’y a pas beaucoup de solution qui s’offre à nous si ce n’est de créer les conditions d’une primaire populaire où le scénario, ce serait un débat citoyen qui s’occuperait uniquement à construire un autre processus collectif ». Ce qui veut dire débattre, aller vers les gens, « faire l’addition des énergies », voir les dangers mais « bien regarder aussi tous les possibles positifs qui émergent ».
Pour conclure très provisoirement, une phrase. Sur le communisme. Elle ne figure pas dans les contributions. Mais elle n’est pas complètement hors sujet : « Le communisme, c’est la liberté, plus le champagne pour tous ». Elle est de John Reed (in « Esquisses révolutionnaires », éditions Nada, 2016).

Gérard Streiff



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire