2012 : Politiser

Réunion des secrétaires fédéraux
2012 / Il faut POLITISER

La semaine dernière se sont tenues sept réunions décentralisées des secrétaires départementaux sur les évolutions de la situation politique et l’appréciation de la campagne. A Paris étaient réunis les dirigeants départementaux d’Ile de France, avec Jacques Chabalier et en présence de Pierre Laurent. Le responsable du secteur « Vie militante/vie du parti » a pointé cinq dossiers : la tenue des assemblées citoyennes, la désignation des candidat-e-s aux législatives, le calendrier de campagne, les parrainages et la préparation de l’ assemblée des animateurs et animatrices de section du 28 janvier (aux docks d’Aubervilliers), ouverte aux candidat-e-s aux législatives.
Il a qualifié de « prometteur » le lancement de la campagne du front de gauche : « Il y a un climat de mobilisation avec la participation dans les initiatives de personnes que nous ne voyions pas jusque là ; un début d’élargissement avec un nombre intéressant de syndicalistes. » Il a caractérisé l’enjeu des prochaines élections : « Ce qui est en jeu à travers 2012, ce n’est pas seulement l’élection du Président puis d’une majorité à l’Assemblée, c’est le devenir même de notre pays : la crise actuelle se traduira t elle par des régressions durables ou les mobilisations sociales et politiques permettront elles une véritable issue à la crise pouvant déboucher vers des progrès de civilisation, nous engageant dans la construction d’une société qui s’affranchisse de la domination des marchés financiers ? » Un enjeu sans précédent, donc et « c’est à cette hauteur qu’il nous faut hisser notre campagne. » Si la bataille idéologique s’aiguise, Jacques Chabalier rappelle que « les études d’opinion confirment (…) un désir de gauche. » Mais dans le même temps « nous voyons que se renforce le doute sur la capacité et la volonté des responsables politiques de s’attaquer réellement à la crise : les gens aspirent à des réformes progressistes transformatrices mais ne croient pas ou pas encore en leur réalisation possible, ni en leur propre capacité à les imposer. » Sarkozy joue pleinement de cette contradiction ; Marine Le Pen continue de constituer une vraie menace. « Tout cela confirme l’urgence, dans notre campagne du front de gauche, de donner ou redonner un véritable espoir à gauche. C’est le sens premier de notre campagne ». Par ailleurs, l’orientation de la campagne de François Hollande « inquiète légitimement ». Elle « risque d’alimenter le sentiment y compris chez nos militants que les jeux , pour l’essentiel seraient faits , et que le pays serait condamné à devoir choisir entre la réélection de Sarkozy et une expérience de gauche qui, accompagnant la crise, déboucherait sur de nouvelles et meurtrières désillusions. »

Inter
Une ligne de large rassemblement

Jacques Chabalier expose les quatre « exigences » de la campagne du Front de gauche. UN : convaincre les militants que l’essentiel est de s’adresser aux gens qu’il côtoie et lui donner les moyens de pouvoir le faire. Il est ici question du programme, de thèmes majeurs (emploi, salaires, réindustrialisation, banques, Europe, démocratie), de « faisabilité ».
DEUX : relier débat et action, prise d’initiatives visibles, médiatiques et symboliques, susceptibles de porter les révoltes. A ce propos, les assemblées citoyennes ne sont pas conçues « comme de simples réunions publiques des candidats aux législatives mais bien comme des lieux d’appropriation de la politique favorisant l’intervention des citoyens dans la durée ».
TROIS : mener de pair les deux campagnes présidentielle et législatives. « Traiter l’ensemble de la séquence 2012, porter l’exigence du rassemblement à gauche sur des contenus, fixer ce que devra faire une majorité de gauche à l’Assemblée Nationale, et l’importance d’un groupe Front de gauche avec un nombre renforcé de députés communistes, faire le lien avec la majorité de gauche au Sénat, peut contribuer à (la) crédibilité (de nos propositions). »
QUATRE : fixer les grandes initiatives de campagne, meeting et rassemblements publics.
Dans le débat, les secrétaires fédéraux ont parlé du lien mouvement politique/mouvement social ; du front des luttes et de la place des syndicalistes ; du début d’élargissement du front de gauche ; du double sentiment d’enthousiasme d’un côté et de fatalité de l’autre ; de l’importance du thème de la réindustrialisation ; de la tenue des assemblées citoyennes ; de la question de la parité ; des difficultés rencontrées dans les quartiers populaires ; de la communication ; des thèmes de campagnes.
Pierre Laurent insiste sur l’idée qu’il faut « politiser » au sens le plus large du terme : ou la France accepte de subir la loi des marchés, se soumet, ou elle reprend la main, affronte la finance. « Il faut créer un mouvement populaire pour s’opposer à l’offensive des marchés contre la démocratie ». Et il faut avoir l’ambition de créer un mouvement très large à gauche, une ligne de large rassemblement, de travailler et d’argumenter sur le thème : une autre politique à gauche est possible, en voici les conditions. Plus les militants en seront convaincus, plus ils iront au devant des gens. La campagne est « plutôt bien partie », dit-il, « le paysage s’éclaircit » ; il faut viser une campagne d’ampleur, en s’appuyant à fond sur ces grandes idées progressistes d’ores et déjà majoritaires dans l’opinion ( augmentation des salaires, défense des services publics, retraite à 60 ans, s’attaquer aux marchés financiers, droit de vote des étrangers).

Gerard Streiff



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