Régionales

Pour une nouvelle union populaire

La session du 10 juin du Conseil National du PCF portait notamment sur la préparation des élections régionales, qui auront lieu en décembre prochain. Le PCF en appelle au rassemblement, à la convergence citoyenne, à la construction d’une nouvelle union populaire. Entretien avec le rapporteur Pascal Savoldelli, responsable du secteur Elections.

Tu insistes fortement, dans une première partie du rapport, sur la nouvelle organisation régionale qui se met en place. Pourquoi ?

En effet, la mise en place de 13 régions au lieu de 22 est une des pierres angulaires de la réforme territoriale qui, dans son ensemble, constitue un faisceau d’attaques contre la décentralisation, contre la démocratie locale, contre la gestion locale par des élus de proximité, contre les finances locales… et contre le service public. Avec la métropolisation libérale du territoire national, le nouveau découpage régional donne un cadre institutionnel au transfert des enjeux territoriaux et des centres de décision sur les questions économiques et d’aménagement du territoire vers un plan national et européen. Ce pouvoir régional aux dimensions européennes, en toute cohérence avec le projet Europe 2020, pèsera de plus en plus sur le fonctionnement des institutions de la République au profit d’organismes européens non élus (commission de Bruxelles et BCE) et des logiques financières et compétitives par la mise en concurrence des territoires….. Au point de dévitaliser la notion de souveraineté nationale, et, pire, celle déjà bien écornée de souveraineté populaire.

Le rapport en appelle au rassemblement en vue de ce scrutin de décembre et propose même un « mode d’emploi », hors des tambouilles politiciennes ?

Dans son interview dans l’Huma du 21 mai, Pierre Laurent lançait « un appel à toutes les forces disponibles, dans la société, dans les régions, y compris aux écologistes aux socialistes qui veulent une autre orientation que celle de leur direction actuelle, à engager avec nous la construction citoyenne de listes de premier tour qui portent une haute ambition publique pour les régions ». C’est un appel clair à rassembler toutes celles et ceux qui partagent le contenu des pactes et qui sont prêts à les défendre. Dans toutes les régions, on pourrait ainsi se donner un objectif de visiter au moins 1000 acteurs de la vie régionale, d’ici à fin juillet ou durant tout l’été. C’est être utile , visible et faire du commun. Etre offensif dans ce sens, c’est mettre en mouvement toutes les disponibilités en ne s’enfermant pas dans « les tambouilles politiciennes ». Je pense qu’il faut mettre au cœur de notre stratégie l’idée d’aller bien au-delà des négociations avec les forces politiques traditionnelles ou récentes dans l’échiquier politique de gauche…

Tu notes aussi la dimension « nationale » de notre démarche.

Oui, ces élections ont une dimension territoriale et nationale à prendre en compte dans la campagne. Il ne faut pas hésiter à s’avancer sur la démarche nationale. Je sais que les communistes ont commencé à en parler et ils vont trancher dans les régions. Je propose que le conseil national souligne dans sa résolution que notre démarche de liste de large rassemblement de 1 er tour autour des pactes sera d’autant plus forte si elle est nationale.
Dans cet esprit, on peut parfaitement envisager un rassemblement national de toutes les listes vers la fin octobre, avant les vacances de la Toussaint. La dimension nationale que nous donnerons à nos listes du 1er tour des régionales, en en faisant des espaces de convergence maximum, ne pourra qu’aider à la construction d’une candidature de gauche alternative à l’austérité, à l’élection présidentielle de 2017. Sur le second tour, je crois que nous pouvons dire qu’en fonction des configurations régionales, nous travaillerons à la fusion des listes capables de battre, ensemble, la droite et l’extrême droite.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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