1000 rencontres

Une forte envie de proximité
En octobre dernier, le PCF lançait l’idée de 1000 rencontres pour construire une alternative à l’austérité. Où en est-on ? Entretien avec Emilie Lecrocq, responsable adjointe du secteur Vie du parti.
Peux-tu rappeler l’enjeu de cette initiative des 1000 rencontres ?
Je pense qu’on ne peut pas séparer la campagne d’action actuelle contre le Medef de cette question des 1000 rencontres. Toutes ces actions fonctionnent, les unes et les autres, ensemble. Il y a la campagne d’action qui nous permet de dénoncer les injustices qui se passent à l’heure actuelle dans le pays et les choix de financement au profit des entreprises et non pour répondre aux besoins des citoyens. Et il y a en même temps cette autre forme d’action qui nous permet de travailler à la construction d’espaces de discussion et de rassemblement, pour pouvoir imaginer des propositions, dégager des valeurs communes, ouvrir des perspectives d’avenir, relancer l’espoir. Il s’agit, je dirais, d’une construction qui est sur deux jambes. Elle est à la fois dénonciation, il faut se mettre à la hauteur de la colère qu’on peut ressentir dans la société à l’heure actuelle, ET envie de redonner espoir, de construire avec le plus grand nombre, faire en sorte que demain, ce mouvement soit majoritaire. Pour moi, c’est un peu ce principe là qui se met en place avec le thème des 1000 rencontres et la prise d’intitatives comme celles du 15 novembre ou de l’actuelle semaine action. On voit bien dans les fédérations comment ces initiatives se complètent, comment elles découlent les unes des autres, comment des actions lancées pour le 15 novembre se poursuivent dans cette semaine d’actions contre le Medef, comment un travail entamé avec la Convention Industrie se répercutent dans de travail en direction des salariés de milieux industriels touchés par une desindustrialisation massive. Des liens se construisent dans toutes ces initiatives ; la logique globale de ces actions, c’est : dénoncer, partir d’où en sont les gens, aider à la compréhension des choses, puis dérouler la pelote, permettre l’analyse de l’état de la société et pousser à la construction de l’alternative.

Peut-on parler de dynamique ?
A l’heure actuelle, on est sur une vraie dynamique dans le parti. Les choses prennent de l’ampleur. La majorité des fédérations sont sur des initiatives précises. Dans nos discussions avec les départements, on sent très fort une envie de proximité, de solidarité, de choses concrètes. Des initiatives nationales viendront en leur temps mais ce qui vient fort, c’est ce besoin de concret, de bien partir de ce que les gens ont dans la tête. Les thématiques qui se mettent en place peuvent être très diverses. Les Bouches-du-Rhône par exemple sont sur la question de la réforme des collectivités avec des adresses régulières auprès des agents communaux, territoriaux. Le Puy-de-Dôme, deux wek ends de suite, sont sur une initiative de vente solidaire de fruits et légumes qui est une action de solidarité très concrète et qui permet de débat sur le pouvoir d’achat. A Caen, ou dans le Loiret, des initiatives convergentes sont prises et contre le Medef, et en solidarité avec les mouvements de chômeurs ou avec les intermittents. Des actions plus symboliques, très fortes aussi, sont menées comme à Clichy (92) où les communistes montrent que la baisse de dotations de la ville équivaut à la subvention touchée par l’Oreal au titre du CICE ! Il y a donc des initiatives bien diverses, qui s’adaptent à la réalité du département et qui ont pour but de travailler les questions politiques dans un cadre de proximité. Et puis on a aussi beaucoup d’initiatives sur les questions de la paix, de la Palestine. En Seine-St-Denis, des « pots de la victoire » s’organisent dans différents endroits, pour saluer la reconnaissance de l’État palestinien, montrer que c’est un premier acquis. Bref, une palette d’initiatives très large, avec des objectifs communs : la compréhension du monde, mais dans la proximité, et la construction d’un rassemblement large.

Peut-on faire un premier bilan d’étape ?

C’est peut-être dire qu’on est au début. La démarche est lancée. Des espaces de discussion se mettent en place. Des lieux de dénonciation, de revendications existent. Maintenant il s’agit d’amplifier cette dynamique, mieux la faire connaître. Pour agglomerer toujours plus de citoyens disposés à travailler avec nous, d’associations de quartier ou d’associations nationales, on a besoin de mieux faire connaître cette dynamique. Cette dynamique est connue nationalement, il faut plus la rendre visible au plan des départements, au plan local, lui donner des bases concrètes dans la vie de chacun.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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