Lafon (2)

La petite communiste qui ne souriait jamais

Epatant roman sur Nadia Comanecci, gymnaste roumaine qui triompha aux JO de Montréal de1976. A ces jeux, la prestation parfaite de cette petite fée bouleversa la planète. Elle exécutait avec une grâce souveraine et un sérieux total ses gestes à la poutre, aux barres parallèles, au sol...
Avec Lola Lafon, on retrouve l’enfance de Comanecci, son rapport d’obéissance avec l’entraîneur, son existence de bosseuse, d’ascete, de taiseuse, totalement prise par son art.
L’élégance de l’écriture de Lafon fait écho à la légèreté de Comanecci. Un roman formidable sur le corps, d’une fillette, d’une jeune femme, sur le regard des autres sur ce corps, sur la vanité des médias.
Un roman aussi sur le régime de plus en plus délirant de Ceaucescu, et comment Nadia, idôlatrée, devint un enjeu de propagande.Un récit aussi sur le « passage » à l’Ouest, et la déception américaine.

Après chaque séquence du récit, Lafon a inventé un échange entre elle et Nadia, où la roumaine commente le texte en train de s’écrire.
Ce « dialogue » est émouvant, drôle, intelligent.

Lola Lafon est une jeune auteure (et musicienne) ; à son actif, trois autres romans dont « Une fièvre impossible à négocier » (2003)

Actes Sud



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