Baqué

Françoise Baqué

Celle qui détricotait la vie

Jacqueline Chambon

Ce livre pourrait se résumer trivialement : comment relancer après 40 ans une vie jusque là plutôt ratée... Sujet grave, prose grave mais à l’arrivée, une certaine légèreté, comme une renaissance. Florence, quadra, l’héroïne, est prof de maths. Cette femme de rigueur, mère d’emma, est fille de parents (très, trop ?) rationalistes. Elle aime vivre dans l’ombre de fortes personnalités, comme son amie d’enfance Nicole, sans doute pour éviter un sentiment de vide. Le livre commence avec la mort de Nicole ; si apparemment rien ne change pour Florence, cette absence de l’amie va petit à petit chambouler son existence. Elle croise une dame qui se présente comme « elaphrothérapeuthe » (thérapie par la légereté ?), sorte de grandmère gateau qui va l’aider à dénouer ses mensonges intimes, à détricoter une vie mal faite, à reprendre son histoire avec ses parents, l’histoire d’un premier amour illusoirement magnifié, l’histoire avec un compagnon maltraité, reprendre l’histoire avec sa propre fille. Elle comprend qu’elle n’a jamais rien compris et peu à peu se dénouent ses maux de ventre et son existence mal tricotée par la même occasion.

François Baqué écrit peu et de loin en loin, trois livres en 40 ans. Le précédent s’intitulait « Exister le moins possible », beau titre qui nous donne une bonne indication sur son imaginaire.



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