Aubry

Gwenaelle Aubry

Personne

Mercure de France

Un livre court et éblouissant, un hommage bouleversant d’une fille à son père – fou. Issu d’une famille bourgeoise, le père est très jeune un universitaire brillant, juriste, jeune haut fonctionnaire, avocat, enseignant de grandes écoles(ENA). Or tout se passe comme si ce père, un jour, aspirait à n’être rien, « personne » comme dit le titre. Comment vivre avec « ça » ? comment y survivre ? Comment ne pas vouloir oublier ? Ou comment prolonger ce père, le donner à voir, tenter de comprendre, un peu ? Ce roman, l’auteure l’a construit comme une sorte d’abécédaire, en 26 chapitres, de A (Antonin Artaud, évidemment) à Z (Zédig et son complexe d’être comme les autres, d’être les autres) en passant par E(enfant), J(jésuite), N (Napoléon) ou V (vide). c’est bien sûr un portrait éclaté, morcelé, éparpillé comme l’était ce père. Ces 26 séquences ou souvenirs de l’auteure sont elles mêmes nourries d’extraits (retravaillés, probablement) du journal intime que tint ce père.
Un livre en forme de règlement de compte aussi avec cette bourgeoisie dont sont issus les Aubry.

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