Delfino

Assassins

La dernière nuit d’Emile Zola. En 1902, l’homme est au zénith, après 25 années d’écriture quotidienne, les 20 volumes des Rougon-Macquart, ses 1200 personnages. Mais Zola n’a pas que des amis. 19 fois sa candidature est refusée par l’Académie française. Les courants nationalistes (Barres, Mauras, Goncourt, Déroulède) et racistes le fustigent, surtout depuis sa prise de position en faveur de l’officier français Dreyfus (J’accuse, 1898).

Cette nuit-là, Zola agonise : une main criminelle a bouché la cheminée de sa chambre, il suffoque et revoit son existence. Un père inventif et grugé, une jeunesse à Aix, le rêve de devenir poète, sa vie de grouillot chez Hachette, son passage à la prose, son invention du « naturalisme », la littérature à l’heure de la science comme il dit, l’image de l’homme de l’affaire Dreyfus, qui a le don de susciter des haines farouches dans la France revancharde et antisémite.

Un chapitre sur deux, le narrateur évoque le camp de ses « assassins », (l’extrême-droite nationaliste, les gens d’église, les militaires, les racistes qui l’appelaient gorgonzola) et montre la mécanique du pouvoir à l’œuvre, du maire de paris à l’exécuteur des basses œuvres.

Heloïse d’Ormesson



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