Tassel

Courir dans la neige

La première phrase est forte : « J’ai 42 ans et je rentre chez ma mère. » On avait connu les « Tanguy », ces ados prolongés qui refusent de quitter le nid parental, voici en quelque sorte le père de Tanguy contraint de retourner vivre chez sa propre mère !
Le narrateur, un urbain, profite de l’été pour rendre visite à sa mère, à la campagne. Sa femme et ses deux jeunes enfants sont partis, eux, chez les parents de l’épouse. Le fils fait plus que passer ; il s’installe. Il retrouve sa chambre, finit par avouer à sa mère que, chef réputé dans un grand resto, mais salarié, il s’est bel et bien fait virer… pour d’éternelles arguties financières.
Le livre va alterner les chapitres où le fils s’explique ( à la première personne) et d’autres chapitres où l’auteur donne le point de vue de la mère.
Veuve, elle a perdu son mari ; par ailleurs enseignante, elle a connu une agression à l’école qui l’a durablement perturbée. Si elle vit mal sa solitude, elle a ses habitudes. Le
retour du fils apporte un changement profond de sa vie, la redynamise.
Oui mais le retour du fils est aussi le retour des malentendus. Revient un vieux contentieux sur le choix professionnel du fils. Les parents rêvaient pour lui d’écoles prépa, de carrière intellectuelle. Lui très tôt opte pour la cuisine, il veut être cuisinier.
Le différend est profond. La mère a honte de lui, honte d’avoir honte…
Un roman sur des gens qui ne savent pas aimer, s’aimer, et qui en souffrent. L’issue est étonnante (et dure).

Editions Les Escales



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