Morin

Pascal Morin

L’eau du bain

Editions du Rouergue

Un livre inquiétant qui commence comme une chronique distante de
vacances estivales, dans le Sud, pour basculer dans l’horreur. Une
horreur froide, sans pathos.

Un jeune homme, intello, urbain, passe l’été dans la ferme familiale.
Plus exactement le long de la piscine construite en lieu et place de
l’ancien jardin. Autour de lui, on travaille, on sue, on se taît. Et lui
paresse, se baigne, bronze. Première incongruité.

Curieusement, aussi, il n’y a là dans ce décor que des hommes, le grand
père, le père, les deux frères, à l’exception d’une adolescente, « la
petite », qui répète qu’il « va y avoir du malheur ».

Le malheur, c’est la mort du grand père, infirme, noyé dans la piscine.
Puis le père, dans cette même piscine, se fracasse le crâne… On voit
s’établir une complicité muette des frères, nouveaux monstres unis par
une obscure haine, habités par le culte du plaisir et une absence totale
de culpabilité.

Un livre bluffant, ressorti cette année dans la collection Babel, la
collection polar d’Acte Sud.

Après avoir réglé ses comptes avec le père, Pascal Morin, dans un second
roman, Les amants américains, s’en prend cette fois à la mère. Une
longue déclaration de haine d’un fils abandonné à sa génitrice, au soir
de sa vie. (Chez le même éditeur). Alors qu’il se rend au chevet de sa
mère, pour la tuer, dit-il, il imagine la vie de cette dernière jusqu’à
sa naissance à lui, s’imaginant même fœtus dans le ventre de celle qui
n’en veut pas (elle a alors 16 ans).

Né en 1969 dans la Drôme, Pascal Morin est professeur de lettres en
banlieue (à Sevran) et enseigne le cinéma à l’université américaine de
Paris.



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