Baqué

La salle

Nous sommes dans le cerveau d’un trader. Le titre, la salle, fait référence à la salle des marchés. On pense souvent à Jérôme Kerviel.
L’auteur vouvoie son personnage et, comme dit un critique, ce « vous » « donne un effet de dédoublement qui rend fou ».
Et c’est de folie dont il est question ici. Notre héros n’a le sentiment de vivre pleinement que dans la salle ; ailleurs, il s’ennuie, il décroche. La salle, « c’est l’espace où l’énorme pression du fric permet l’émergence d’architectures démesurées, (…) c’est grand, c’est beau ». Un monde insensé où se négocient chaque jour plus de deux trillions de dollars (un trillion=un milliard de milliards…).
Aspiré par le vertige des chiffres, le héros va se mettre à tricher, à cacher, il perd pied. C’est moins l’enrichissement qui est en jeu ici qu’une sorte de course métaphysique, mystérieuse. Pourquoi ? Par revanche sociale ? Par peur de la solitude ? Si ce type est un salaud, c’est surtout « un homme seul qui s’est pris pour dieu » dit un critique.

POL



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