Lapeyre

La vie est brève et le désir sans fin

Prix Femina 2010. Une variation sur Manon Lescaut dont M*ontesquieu disait : « c’est un roman dont le héros est un fripon et
l’héroïne une catin ».
Un trio amoureux avec la belle jeune anglaise Nora, partagée entre Blériot, parisien indécis, velléitaire et Murphy, Américain de Londres, travaillant dans le secteur des marchés financiers ( un profil romanesque désormais très à la mode). Tous deux sont très amoureux, l’un dans l’hésitation permanente, l’autre dans l’attente patiente d’une Nora mystérieuse, qui n’en finit plus de disparaître. Un roman drôle et grave à la fois sur l’obsession de l’attente.

On passe d’un chapitre Blériot à un chapitre Murphy. Blériot ( comme l’aviateur) est un traducteur de textes scientifiques qui « a l’habitude de penser lentement, si lentement qu’il est en général le dernier à comprendre ce qui se passe dans sa propre vie ». Amoureux fou de Nora il est en même temps incapable de quitter sa femme, donc dans un perpétuel balancement « entre l’angoisse de l’infidélité et la dépression de la fidélité ».Murphy, l’Américain de Londres, est plus indépendant, plus artiste, plus intello mais totalement désarmé chaque fois qu’il voit la jeune femme. Chacun connaît l’existence de l’autre ; ils donnent l’impression que « malgré la distance qui les sépare, ils se déplacent de part et d’autre d’une paroi très fine comme des somnambules avançant dans des couloirs parallèles. »Quant à Nora, elle attend sans doute d’un de ses deux amants plus d’engagement : « il y a trop d’amour et pas assez d’amoureux » dit elle.
Un livre à l’humour nonchalant, à l’ironie délicate, sur la façon dont les hommes aiment les femmes, surtout les femmes qui leur échappent.
Patrick Lapeyre a reçu il y a six ans le prix inter 2004 pour « L’homme soeur ».

POL



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