Sollers

L’éclaircie

Allègre et grave à la fois, ce texte est d’une lecture facile, l¹écriture d’un classicisme parfait. L’histoire semble se disperser, elle se décline de trois façons : évocation par l’auteur de sa soeur Anne ; sa vie présente d¹amant ; la peinture ; c’est ce dernier thème qui domine et emporte largement la conviction. Les trois histoires se mélangent dans des chapitres brefs, constitués de paragraphes courts ; on saute en permanence d¹un thème à l¹autre, l’amour/la soeur/la peinture. L’amour : suite à sa rencontre avec une riche bourgeoise à propos de manuscrits de Casanova, la dame loue un studio, près de Gallimard, rue du Bac, qui devient un lieu de rendez-vous amoureux hebdomadaires, de mise entre parenthèses des règles sociales. La soeur : évocation de l’enfance, Bordeaux, une complicité qui dure, un vertige d¹inceste à Venise. La peinture : Sollers nous entraîne dans l’intimité des créateurs ; il est compétent, partial, catégorique. Deux passions, Manet ( Berthe Morisot, Le balcon, Déjeuner sur l’herbe, Olympia, Le bar des folies bergères) et Picasso, qui à ses yeux résument -et font- le 19e et 20e siècle.
Le titre « éclaircie » fait référence à la couleur, le noir notamment qui met en valeur le clair ; mais « éclaircie » a autre sens : aujourd¹hui, pour Sollers, on vivrait un temps d¹obscurité, de culture de masse assommante, d’art contemporain débile.
Un critique a dit de Sollers : « Ses romans sont comme les chapitres égrenés d’un unique et grand livre, un formidable livre sur le bonheur mêlant poésie et métaphysique »

Gallimard



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