Rosette

Rosette

Le grand méchant père

Grasset

Petit roman très fort sur le rapport fille/père, catégorie « règlement de comptes ». Un livre court ( une centaine de pages) où chaque chapitre a un titre poétique ( le don, les poules, les orties, l’absence, le magnétophone, le magicien). La première phrase est plutôt nostalgique : « Mon père est mort sur mon épaule un soir de janvier... » mais les 19 chroniques qui suivent crucifient un père violent et alcoolo, un militaire qui exerce par ailleurs le métier de guérisseur ou de rebouteux, comme on disait dans nos campagnes. Un texte d’autant plus violent que la phrase est simple, limpide, sans pathos. L’auteure, dernière née d’une famille de 8 enfants, évoque ce passé brutal avec un tyran d’une plume détachée, presque amusée et le decallage est efficace ; les mots ont un poids particulier. Un critique a dit : c’est comme si on recevait un coup à l’estomac alors qu’on s’attendait à une caresse.
L’auteure s’appelle simplement Rosette mais on nous dit qu’il s’agit de l’actrice fétiche d’Eric Rohmer.



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