2 mai 2013

Système souterrain

Le sénateur Eric Bocquet, auteur d’un rapport remarqué sur l’évasion fiscale, disait récemment que « la finance a trop souvent la main sur la politique ». Comme pour illustrer le propos, on lira avec intérêt le nouveau livre (numérique) de deux experts britanniques, Nicholas Shaxson et John Christensen, intitulé « De la malédiction des ressources naturelles à la malédiction financière ». Ils y font la démonstration de la remarquable imbrication entre pouvoir politique et haute finance. L’oligarchie financière recrute sans vergogne les hommes politiques ou des hauts fonctionnaires dans leurs conseils d’administration ou bien délègue en rangs serrés leurs représentants dans les ministères ou la haute administration, un chassé-croisé parfait. Résultat ? « L’industrie financière est à ce point puissante et incontrôlable qu’elle sape la démocratie. En capturant les Etats, les banques ont confisqués le pouvoir politique. » Nos deux limiers énumèrent quelques exemples de cette symbiose dont le frétillant Tony Blair, dix ans premier ministre et aujourd’hui fidèle serviteur de la banque JP Morgan Chase ou de la compagnie Zurich Financial Services. Sur la liste des politiciens britanniques les plus riches, Blair arrive à la 14e place avec un petit magot estimé à 36,5 millions d’euros. Comme quoi nos Cahuzac ont encore des leçons à prendre auprès de leurs camarades du New Labour.

Gérard Streiff


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