25 juin 2012

Le SMIC est à gauche

Le coup de pouce donné au SMIC début juillet sera-t-il modeste, symbolique, cosmétique ? Ou au contraire, juste, correct, raisonnable ? La hausse du Smic a été un des grands enjeux de la présidentielle. C’est une mesure de justice et d’efficacité. C’est aussi une mesure très attendue : un sondage OpinionWay pour Tilder-Lci, ces jours-ci, montre que 63% des sondés trouvent que c’est « une bonne chose car elle améliorerait la situation des salariés ». Mais ce plébiscite cache mal que cette aspiration est essentiellement une envie de gauche. La hausse des salaires, en effet, est au centre d’une bataille d’idées féroce et pour la vulgate libérale, « la violence de la crise » impose « une baisse des salaires ». Le choix des sondés est radicalement différent selon leur positionnement politique. Ainsi 89 % des électeurs du Front de gauche trouvent qu’il s’agit d’une « bonne chose », et c’est, à peu de chose près, l’aspiration de l’électorat Hollande du 6 mai (86%) alors 73% des électeurs de Sarkozy estiment tout au contraire que c’est « une mauvaise chose ». Un rapport exactement renversé. Comme dit Frédéric Latrobe, de Tilder, qui commandait ce sondage, la hausse du Smic c’est aussi « un marqueur idéologique » avec « une très forte symbolique de gauche ». Un pouvoir de gauche peut-il négliger ce fait ?

Gérard Streiff


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