8 février 2011

Nanosecondes

Reportage étonnant l’autre jour dans le « The New York Times » sur la
nouvelle Bourse américaine, dite New York Four ou encore Direct Edge.
Celle-ci commence à concurrencer sérieusement les places plus
traditionnelles comme le NYSE ou le Nasdaq. Le point fort du petit
nouveau : la vitesse ! Direct Edge, c’est un hectare de serveurs
informatiques, quelques traders et des transactions qui se mènent dans
un temps très court. Mais les mots ici ( vite, court) paraissent tout
désuets pour dire la chose que voici : « Une opération « aller-retour »
prend 98 microsecondes, une vitesse ahurissante égale à 98 millionièmes
de seconde ». Autrement dit, la machine repère une affaire n’importe où
dans le monde, fait son choix et on lui en accuse réception en quelque
sorte, et tout ça en 98 millionièmes de seconde ! Direct Edge parcourt
en permanence tous les marchés de la planète, toujours à l’affut,
spécule avant tout le monde, manipule sans qu’on ait eu le temps de le
voir venir ! Pure folie des marchés, certes. Mais rêvons un peu. Et si
on mettait cette technologie au service de la transparence, et de la
démocratie. En quelques microsecondes, on serait en mesure de dire où se
trouve le magot de Ben Ali, où nos nantis thésaurisent, ce que planquent
les banques suisses, où passe l’argent du narcotrafic, etc... Nul doute
alors que des dossiers comme « la régulation des marchés », dont on nous
bassine depuis des lustres, avanceraient un peu plus vite...

Gérard Streiff


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