27 septembre 2011

Figaro franco

Ce qu’il y a de bien au Figaro, c’est qu’on la joue franco. Dans ce canard, on ne fait pas semblant de caresser le salarié, de s’intéresser au chômeur, d’aimer le démuni, de soutenir le faible. Foutaises que tout cela ! Au Figaro, on est chez les gros, on est heureux de son magot, on a des fondamentaux ; les autres ? Z’ont qu’à se dé...brouiller. Par exemple, l’autre jour (20 septembre), le chroniqueur économique du quotidien titrait ainsi son papier sur l’Europe, un titre pétant, qui prenait presque toute la page : « Mieux vaut sauver les banques que la Grèce ». Alors bien sûr, dit l’article, on va nous faire pleurer ( à gauche) sur les banques-qui-se-gavent, bien sûr on va nous parler de « l’impéritie » de tel trader ( lequel a barboté tout de même plusieurs milliards d’euros, ça fait chère l’impéritie), de la banque qui « est une profession qui peine à se discipliner » (sic) et qui a déjà été aidée moult fois par Sarkozy. N’empêche, « Mieux vaut sauver les banques que la Grèce ». Dans cette série « Mieux vaut être du côté du manche ! », on imagine déjà sans peine les prochains titres, genre « Mieux vaut gagner comme un trader que comme un looser » ou « Mieux vaut se soucier de Neuilly que d’Aubervilliers », « Mieux vaut draguer les actionnaires que les producteurs », etc... Le lecteur complètera.

Gérard Streiff


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