14 novembre 2011

Fils à papa

Le bizutage barbare, à Paris-Dauphine, dépasse probablement le simple cadre du fait-divers. Un étudiant s’est vu tatouer sur le dos, en lettres de sang, avec une capsule de bouteille, le mot Japad, sigle de « Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine ». En plein 16e arrondissement, dans cette fac de rupins qu’est Paris-Dauphine, la Japad est la plus grande association du site, une cinquantaine d’activistes, phalanstère de gosses de riches qui singent le pouvoir absolu. « Ils ont un caractère très militaire, avec une espèce de culte de leur association, un peu comme une secte où on lave le cerveau des nouveaux » reconnaît un étudiant du cru qui ajoute : « Ce sont des fils à papa, des machistes qui se prennent pour les rois du monde. » C’est la Japad qui organise le grand gala annuel de l’université Dauphine, « avec brio » note Le Figaro, et multiplie les soirées « réputées » (dixit le même journal), aux titres attirants genre « Orgie romaine » ou « L’ouverture de la chasse ». On raconte qu’à ces soirées, il est sage pour un intrus de se tenir à distance des filles du groupe : « On n’avait pas intérêt à approcher des japadiennes, elles étaient un peu comme leur propriété et n’avaient pas le droit de flirter avec des gars extérieurs à leur association. » Des moeurs de prédateurs, et peut-être une sorte de rite initiatique pour ces enfants du Fouquet’s .

Gérard Streiff


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