3 octobre 2012

400 000 euros l’heure

Le camarade Blair a le sens des affaires. L’autre jour, il servait d’intermédiaire entre le géant suisse Glencore et le Qatar pour faciliter un contrat qui avait du mal à se faire. Trois heures de négociations. Fructueuses. Surtout pour Blair. Pour ce travail, il a touché 1,2 million d’euros, soit 400 000 euros l’heure ! Pas mal. Notre fringant travailliste est par ailleurs conseiller de la banque JP Morgan, 2,5 millions de livres par an. C’est fou le nombre de politiciens qui bossent aujourd’hui dans la banque, pas derrière des guichets mais là où ça palpe vraiment. Mandelson, l’ancien vice premier ministre socialiste anglais et père du concept de « New Labour » est lui conseiller de la banque Lazard. On sait que l’Italien Prodi émarge chez Goldman Sachs, que le socialiste allemand Schröder fait son blé chez Gazprom ; que le belge Dehaene (gauche chrétienne, dit-on) vient de Dexia. Etc. Selon la technique américaine du « revolving door », ça marche dans les deux sens, des bureaux des financiers aux cabinets de ministres, ça circule bien. Banque et politique n’ont jamais autant fricoté. Début septembre, par exemple, le gouvernement britannique s’est enrichi (?) de trois ministres, aux finances, au Trésor et aux affaires de la City. Le premier vient de Goldman Sachs, le deuxième était trader à la Deutsche Bank, le troisième sort de l’agence financière Boston Consulting Group. Comme le monde est petit.

Gérard Streiff

Ce billet a été repris sur le Pôle Web de l’Humanite.fr des 13/14 octobre 2012, animé par Stéphane Guérard (sguerard@humanite.fr)


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