12 juin 2013

Talent

Le Président a un vrai talent, disons d’adaptation. Il devient salarié devant les salariés, Allemand devant les Allemands, socialiste devant les socialistes, patron devant les patrons. C’est cette dernière manie qui l’habite beaucoup aujourd’hui. Le 10 juin dernier, encore, il était au dîner du Cercle de l’Industrie, devant la crème du CAC 40, une trentaine de parrains, venus de PSA, de Veoli, de GDF-Suez, de l’Oréal, d’Air France-KLM, etc. Et il leur a proposé un discours libéralo-libéral « que même l’UMP n’aurait pas tenu ! » avoua un des participants au Figaro. Plus patron que lui, tu meurs. « On s’est un peu pinçé en entendant ce discours pro-entreprise » nota un PDG invité : sus au coût du travail, compétitivité, hausse de la TVA, le bréviaire habituel. « L’aile social-démocrate a enfin pris le pouvoir à l’Elysée, ce qui marque le retour du principe de réalité : les entreprises sont le poumon de l’économie » soupira un autre cador, ébaubi par un Président « très à l’aise ». Prenons le pari que le jour où le pays va virer à gauche, vraiment, le Président parlera à gauche, vraiment.

Gérard Streiff


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