17 septembre 2010

L’autre délocalisation

« Les milliardaires, c’est ce que la France exporte le mieux » écrivait
dernièrement le journal Le Monde. De fait, les grandes « familles » ont
généralement placé leur magot de l’autre côté de la frontière. Les
Wertheimer ( Chanel), Primat (Schlumberger), Peugeot, Bich (Bic),
Defforey (ex-Carrefour), Dubruela (Accor), Taittinger (champagne) ,
Hersant (presse), Reyber ( ex-Cochonou) crèchent en Suisse. Les Mulliez
(Auchan), Darty, Halley(Carrefour), Bouriez (ex-Cora) ou Guerlain
squattent en Belgique. C’est pas vraiment nouveau comme migration mais
le mouvement ne cesse de s’accélérer. 821 personnes assujetties à
l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ont quitté la France en 2008,
soit une hausse de 15% par rapport à 2007. Paraît qu’on ne connaît pas
encore le nombre des « évadés » de 2009 mais il devrait être à la
hausse. De la fin des années 1990 à 2003, on comptait un « évadé » par
jour ou 350 par an en moyenne. Depuis le milieu des années 2000, le
chiffre a doublé : 649 en 2005, 843 en 2006, 719 en 2007, 821 en 2008.
Des délocalisations qui se chiffrent en dizaines de millions d’euros en
moins dans les caisses au titre de l’ISF Sans parler du manque à gagner
fiscal liées à l’impôt sur le revenu, à l’imposition des plus-values,
aux droits de mutation, à la TVA. On estime encore qu’entre 1997 et
2005, environ trente milliards d’euros de capitaux détenus par des
redevables à l’ISF se sont ainsi délocalisés. Comme l’écrit joliment Le
Figaro, « le bilan du bouclier en terme d’attractivité fiscale est
mitigé »...

Gérard Streiff


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