18 juillet 2012

Complices

Dans une correspondance de Wall Street, cet été, le correspondant du journal Le Monde énumère la liste de scandales qui éclaboussent à nouveau la finance américaine (trucage des géants des cartes bancaires, arnaque de Barclays, de JP Morgan, blanchiment, trafic de drogue). L’amoralité des requins de Wall Street va-t-elle enfin être dévoilée ? Et la régulation s’imposera-t-elle ? Sceptique, le journaliste note : "L’opinion se passionne peu pour ces affaires comme si s’installait la conscience désabusée d’une puissance publique impuissante face à la rapacité et au sentiment d’impunité des banquiers." Impuissance ? Le mot n’est pas bon. Le terme de complicité serait plus juste, complicité entre les institutions bancaires et étatiques. Et tout se passe comme si la banque se dotait d’un appareil d’autodéfense formidable, une sorte de milice privée, dans le même temps où l’Etat s’appauvrissait, se rapetissait. L’article se termine ainsi :"Il n’est pas certain que les régulateurs de la finance en sortent renforcés - tant ils apparaissent dénués de moyens législatifs, financiers, humains, en personnel et en qualifications, pour parvenir à imposer la loi à ceux qu’ils doivent contrôler. Tant aussi ils semblent avoir pactisé avec leur propre impuissance".

GS


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