24 novembre 2010

Une histoire française

Il existe une école d’historiens, genre Stéphane Courtois ou Annie
Kriegel en son temps, qui ne veut voir dans la création du PCF qu’une
manipulation de Moscou, une marionnette du Kremlin, un objet de Staline.
Le problème est que cette explication n’explique rien du tout. Même un
journal comme Le Figaro, commentant récemment un pamphlet de Courtois,
doit reconnaître que cette interprétation « ne permet pas de comprendre
la subsistance en France d’une forte sensibilité léniniste (Figaro
dixit !) alors que l’URSS est dissoute. Pourquoi une telle persistance si
ce n’est que celle-ci est liée aussi à notre histoire, et notamment à
l’épisode de la terreur de 1793 ? Le stalinisme explique bien des choses
mais il n’explique pas tout quant à la spécificité communiste
française ». Bien vu. Romain Ducoulombier, dans « Camarades ! La
naissance du Parti communiste en France » (Perrin) est plus perspicace
lorsqu’il montre que la formation du PCF se situe à la croisée d’un
courant pacifiste, internationaliste né de 1914/1918 et du refus de la
boucherie, des militants très critiques à l’égard des « socialistes de
gouvernement » d’un côté, et d’un mouvement ouvrier qui se radicalise de
l’autre. (Ces) « militants trouveront dans le bolchevisme russe la
possibilité d’accomplir la rénovation qui mène à la scission du congrès
de Tours en 1920 sous l’égide de l’Internationale communiste » note
Nicolas Offenstadt..

Gérard Streiff


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