20 novembre 2015

Faut pas laisser filer... les déficits

La droite ne perd pas le nord. Mercredi dernier, quand toute la presse traitait de la terreur, de la traque policière, de la compassion ambiante, son journal, Le Figaro, consacrait son éditorial, en Une, sous la signature de Gaëtan de Capèle, au... devinez...Pacte de stabilité. On le sait, François Hollande, comme dans les vocations tardives, venait de découvrir que le pacte austéritaire européen était un carcan. Du moins, à ses yeux, pour la police et la gendarmerie ! D’où sa formule sur le pacte de sécurité avant le pacte de stabilité. C’est un bon début. Et une réflexion qu’il faudra élargir à d’autres cieux : et la santé ? Et l’école ? Et la culture ? Mais la droite, elle, peste par principe et ressort sa complainte : les déficits publics, la dette,l’administration pléthorique...de Capèle trouve donc qu’il y a trop d’hopitaux, trop de pompiers, trop de transports, trop de services publics et trop d’Etat en général. Mais son propre journal lui apporte, vingt-quatre heures plus tard, un drôle d’avertissement. Toute une page sur la cellule de déradicalisation du 93, "desendoctrinant" les candidats au djihad de la région parisienne ; elle fut créée en 2014 sous le contrôle de la préfecture de police et eut droit à la visite en grandes pompes de Cazeneuve. Or cette structure vient de fermer ses portes. L’Etat ne versait pas la subvention promise. Normal, dirait de Capèle, "faut pas laisser filer les déficits publics".

Gérard Streiff


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