3 avril 2012

La "Haute" et la mafia

Côté cour, si l’on peut dire, la banque Coutts est sans doute la plus sélecte des banques britanniques, une des plus anciennes aussi. Très classe, très snob. Fondée en 1692, elle gère les biens de la Reine Elisabeth et de tous les nobliaux du coin, barons, baronnes et autres chevaliers à particule. C’est l’établissement de la « Haute », comme on dit, gens au menton dressé et à la morgue pleine.
Côté jardin, c’est un tantinet différent, quoique... Coutts en effet est une banque sulfureuse. En novembre dernier, elle a écopé d’une amende de 7,5 millions d’euros pour avoir introduit sur le marché un produit « pourri » qui a largement contribué à la crise financière de 2008. Et voilà quelques jours, on a appris que Coutts, derrière ses airs supérieurs, était une machine à blanchir l’argent sale, terme euphémisant pour dire : l’argent du crime. « Les détails des clients ou des opérations en question n’ont pas été révélés » note Le Figaro Economie ! Mais la banque a cependant reçu une nouvelle amende de 10 millions d’euros. « On va revoir nos procédures » concèdent les banquiers. Il est permis d’en douter quand on voit la liste des agences Coutts dans le monde : la Suisse (douteux), Hong-Kong (équivoque), Jersey (louche), l’île de Man (suspecte), Monaco (douteux) et les îles Caïman (carrément glauque). Manque au tableau les Bahamas ou le Liechtenstein... La « Haute » et la mafia, même combat ?

Gérard Streiff


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