13 octobre 2010

Le méchant et la fréquentable

La promo de la fille Le Pen prend ces temps ci des proportions
sidérantes. Alors que rien dans l’actualité ne justifie ce tintamarre,
ni congrès, ni anniversaire, alors que ce parti n’a aucune espèce de
réalité parlementaire, que ses élus locaux sont insignifiants, les
médias lui font une courte échelle éhontée. L’autre jour, par exemple,
Le Parisien, bientôt propriété du milliardaire (et UMP) Dassault,
faisait toute sa « une » sur la-fille-du-méchant-mais-qui-sourit-elle et
consacrait l’intégralité de ses pages deux et trois à radoter la
ritournelle : v’là la fille de l’affreux mais elle, qu’est-ce qu’elle a
une bonne image ! C’est toujours la même technique rédactionnelle : un
portrait bien massif de la-fille-qui sourit et un article, riquiqui, sur
un FN devenu fréquentable...Ça promotionne à mort : en septembre, elle a
participé, tous les deux jours, à une émission radio ou télé
significative. Et la voici, un dimanche, face à Nicolas Demorand sur
France5 pour l’émission « C Politique » ; la revoilà le lendemain sur
France2 pour les « 4 vérités » ; et rebelotte le mardi sur RMC ; et on
remet ça le mercredi sur Europe1 ; etc, etc... La vulgarité d’extrême
droite, le racisme ultra, le Q.I. de parachutiste ont la cote, en cet
automne 2010 dans certaines rédactions. Il faut dire que le mentor en
chef de cette opération, celui qui n’a cessé de banaliser ces idées de
haine, est bien placée, il est à l’Elysée.

Gérard Streiff


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